Le récit factuel, la chronique, l’épopée souvent aussi, racontent les choses à peu près dans l’ordre chronologique : on lit à travers le temps ce qui s’est passé, pas à pas.
Le drame change les choses, qu’il soit au théâtre, dans le conte ou le roman. Les événements de la fin donnent à tous ceux qui précèdent une tension qui déforme le temps. Comme si la ligne droite était devenue une courbe montante, avec au bout la chute. Le lecteur est devenu l’otage du destin.
Le roman à énigme, en particulier le roman policier, est construit “à l’envers”, dit-on. Non seulement le lecteur est suspendu à une solution, mais il ne suit plus ce qui se passe, il est délibérément égaré. A la fin, on lui explique ce qui s’est vraiment passé – et qu’il a pourtant regardé sans le voir.
Pauvre lecteur, mon semblable, mon frère.
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